Pour ce nouveau format, nous mettons à l’honneur deux fois par mois un photographe du groupe Photographie infrarouge sur Facebook. Pour cette première édition nous avons le plaisir de vous présenter :
DAVID GUILLEMENET
Les données de prise de vue
Nikon D700, filtre Hoya 720 nm, Nikon 24 mm AIS, f11, 237 secondes, 100 iso. Photo prise le 27 09 2015 à 14h53 dans la Réserve Naturelle des Hauts-Plateaux du Vercors, 1600 m, Isère.
Yann Philippe : Pour quelles raisons as-tu choisi de faire cette photo ?
David Guillemenet : 13h21. Je somnole dans mon duvet au bivouac, j’ouvre un œil… couche nuageuse basse, percée de lumière offrant des contrastes sur le relief montagneux et les Hauts-Plateaux ; les conditions climatiques tant espérées étaient enfin réunies. Mode course activée. 33 minutes plus tard, 300 m plus haut, la vue est destinée au 24 mm pour retranscrire l’ambiance lumineuse sur cette vaste étendue. Le cadrage de la forêt et du ciel est axé autour de la ligne minérale, en cherchant le meilleur équilibre entre les vides et les pleins pour la composition. Le tout dans une ambiance sonore (Mistral et oiseaux) et olfactive (genévrier argenté) inoubliable, proche de l’esprit Zen.
YP : Peux-tu nous expliquer tes choix esthétiques et ta démarche en post-production ?
DG : En IR, je vise à harmoniser aussi bien les contrastes en luminosité que les contrastes chromatiques, un jaune doré cuivré lié à un camaïeu de bleus par exemple. A partir de là, ma démarche en post-prod s’articule ainsi : Nikon NX2 pour développer le raw via le point gris, réduction du bruit et le profil couleur. PS ensuite pour le mélangeur de couches (vert : bleu à 50% +rouge à 50%), travail avec les courbes pour les tons moyens, correction sélective du jaune, rouge et noir pour la montée du jaune doré cuivré et filtre Camera Raw (clarté + correction du ciel) pour finaliser l’image.
Analyse par les administrateurs du site Infrarouge.photo
Un ciel dramatique, des arbres dorés dont l’éclat central conduit notre regard tout droit vers les montagnes qui cisaillent l’horizon, l’image de David contient toutes les composantes d’une scène riche et variée superbement capturée. Des contrastes forts et une palette réduite de couleurs complémentaires plutôt bien équilibrées viennent contenter l’œil du spectateur alors que les zones très détaillées côtoient des espaces plus minimalistes dans une harmonie rare. La post-production, volontairement assez appuyée avec un vignettage poussé, fait la part belle aux noirs profonds et aux nuages immaculés. Impossible de rester insensible à un tel visuel.